Vous n’auriez pas oublié quelqu’un ? Les asbl doivent aussi être aidées !

jeu 20 Oct

Nous relayons cette péti­tion, n’hé­si­tez pas à la signer à l’a­dresse https://www.petitionenligne.be/vous_nauriez_pas_oublie_quelquun__les_asbl_doivent_aussi_etre_aidees

De notre côté, pour illus­trer l’im­pact catas­tro­phique, la Mai­son de la Paix devra payer un sup­plé­ment annuel de 20.000€ juste pour la consom­ma­tion de gaz. C’est juste tech­ni­que­ment impos­sible de payer de telles fac­tures. Et nous n’a­vons pas encore les chiffres de l’im­pact de l’aug­men­ta­tion des fac­tures d’électricité.

Depuis plu­sieurs mois et encore plus avec le déclen­che­ment de la guerre en Ukraine, les coûts éner­gé­tiques explosent. Gaz, élec­tri­ci­té, mazout, bois, pel­lets, tout y passe. Tout le monde le voit sur sa fac­ture et peu de gens peuvent se per­mettre d’o­mettre cette situa­tion. Ceux-là sont les excep­tions, pas la règle. Les ménages, les entre­prises, les pou­voirs publics, tout le monde ou presque voit ses coûts aug­men­ter, avec en cas­cade des effets dra­ma­tiques. De plus en plus de citoyens sonnent aux portes des CPAS, des entre­prises vont jus­qu’à stop­per leurs acti­vi­tés parce que pro­duire coûte plus que ça ne rap­porte. Les four­nis­seurs, cer­tains pro­fi­tant allé­gre­ment de cette situa­tion, reçoivent une demande expo­nen­tielle de plans d’é­ta­le­ment de fac­tures astronomiques.

Les gou­ver­ne­ments, les Etats ont conscience du pro­blème et tentent d’en­rayer la catas­trophe. Peti­te­ment d’a­bord et un peu plus au fur et à mesure de la pres­sion sociale, citoyenne, syn­di­cale et éco­no­mique. Elar­gis­se­ment du tarif social, réduc­tion de TVA, chô­mage éco­no­mique pour cause de crise éner­gé­tique, report de coti­sa­tions sociales, aide directe ou indi­recte … Si les pou­voirs publics sont conscients du désar­roi des citoyens et des entre­prises, les mesures consen­ties n’y apportent aucune solu­tion pérenne.

Au milieu de cette situa­tion catas­tro­phique, couche sup­plé­men­taire à des dif­fi­cul­tés crois­santes, un type de struc­ture a été oublié : les mesures déci­dées à ce jour en faveur des entre­prises, indé­pen­dants et citoyens n’auront qu’un impact mar­gi­nal sur les ASBL et il n’existe à ce jour aucune mesure spécifique.

Volon­tai­re­ment ? Peut-être. Incons­ciem­ment ? Assurément.

Les ASBL sont plus de 70.000 en Bel­gique et occupent ensemble 497.400 sala­riés, dont une par­tie rému­né­rés sur fonds propres[1]. En plus de ces emplois rému­né­rés, les ASBL reposent sur la mobi­li­sa­tion d’un nombre très éle­vé de béné­voles. On parle en moyenne d’une sep­tan­taine de volon­taires par asso­cia­tion, cer­taines plus que d’autres, bien sûr. Elles sont consi­dé­rées aujourd’­hui comme des entre­prises comme les autres par le nou­veau Code des socié­tés. Selon celui-ci, leur seule dis­tinc­tion réside dans l’im­pos­si­bi­li­té de redis­tri­buer des bénéfices.

Ces ASBL offrent des ser­vices à la popu­la­tion afin de répondre à leurs besoins fon­da­men­taux (édu­ca­tion, san­té, sport, action sociale, etc.). Elles occupent régu­liè­re­ment des per­sonnes peu ou pas qua­li­fiées comme les entre­prises de tra­vail adap­té, les centres d’insertion socio-pro­fes­sion­nels. Elles forment des per­sonnes dans des domaines où les besoins sont criants ces der­niers mois comme l’ho­re­ca ou la construc­tion. Elles déve­loppent des pro­jets éco­no­miques non délo­ca­li­sables qui jouent un rôle majeur au niveau social, cultu­rel, sani­taire et offrent des alter­na­tives en matière d’a­gri­cul­ture, d’a­li­men­ta­tion, de logement…

Une grande part des citoyennes et citoyens belges sont ou ont été actives ou actifs dans une ASBL un jour : mou­ve­ment de jeu­nesse, club de sport, asso­cia­tion de soli­da­ri­té natio­nale ou inter­na­tio­nale, de pro­tec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, de dif­fu­sion cultu­relle, d’éveil artistique…

Notre rela­tion aux asso­cia­tions est mul­tiple : les uns y tra­vaillent, les autres s’y engagent béné­vo­le­ment, les uns y conduisent leurs enfants qui y pra­tiquent du sport, de la musique, des acti­vi­tés de loi­sirs, cultu­relles ou artis­tiques, les autres y trouvent une aide quo­ti­dienne ou spo­ra­dique pour leurs parents âgés ou leur proches en situa­tion de han­di­cap, cer­taines y concré­tisent chaque jour la soli­da­ri­té, locale ou internationale…

Chauf­fer une salle de théâtre, éclai­rer un ter­rain de foot, accueillir/​héberger ou soi­gner des per­sonnes fra­gi­li­sées, aucune de ces choses ne peut se faire sans éner­gie. Il y a tou­jours moyen d’aug­men­ter ses prix, de deman­der à des spec­ta­teurs et spec­ta­trices de venir avec une cou­ver­ture sup­plé­men­taire, de dépla­cer les entraî­ne­ments et les matchs à des heures où les lumières peuvent res­ter éteintes. Mais est-ce viable à l’orée de cet hiver ? Il est évident que non.

Les citoyennes et citoyens ne pour­ront payer des prix trop éle­vés pour les ser­vices ren­dus par les asso­cia­tions et nombre d’entre nous rognent déjà sur ce type de dépenses pour pou­voir payer leurs propres fac­tures d’éner­gie. Pour les ASBL, il n’est pas pos­sible d’augmenter les prix ni sou­vent de réduire les tem­pé­ra­tures. Ce sont aus­si ces asso­cia­tions qui recueillent celles et ceux qui ne s’en sortent plus, ont besoin d’un colis ali­men­taire, de res­ter au chaud quelques heures, de man­ger un peu, de trou­ver une écoute face aux difficultés.

Acteur essen­tiel, les ASBL jouent un rôle social, humain, de san­té, éco­no­mique, d’hu­ma­ni­té dont nous avons toutes et tous besoin. Dimi­nuer ou fer­mer les ser­vices socié­taux de base à la popu­la­tion, res­treindre l’accueil et l’hébergement des per­sonnes fra­gi­li­sées, fra­gi­li­ser les par­cours sco­laire et de for­ma­tion, pri­ver la popu­la­tion de sport et d’ac­ti­vi­tés cultu­relles, renon­cer à ces moments béné­voles où on retrouve ses amis pour pré­pa­rer des actions et évé­ne­ments parce que les struc­tures ne peuvent plus payer ses fac­tures d’éner­gie, c’est dire adieu à ce qui fait socié­té, à la soli­da­ri­té, à ce qui nous réunit. C’est impo­ser un nou­veau confi­ne­ment par défaut de pré­voyance. C’est renon­cer à ce qui est bon pour le corps et le cœur. C’est oublier que nous sommes avant tout des êtres sociaux qui avons besoin de rire, de chan­ter, d’être aidé et sou­te­nu, de cou­rir, de dan­ser, de jouer, de faire de la musique, de sou­te­nir les autres.

Mes­dames et Mes­sieurs des gou­ver­ne­ments, aidez les ASBL ! Elles ont besoin de vous, elles comptent sur vous et der­rière elles, cha­cune et cha­cun de nous.

Asso­cia­tions initiatrices : · 

SAW‑B, Soli­da­ri­té des Alter­na­tives Wal­lonnes et Bruxel­loises · MOC, Mou­ve­ment Ouvrier Chré­tien · ACC – Asso­cia­tion des Centres cultu­rels de la Com­mu­nau­té fran­çaise · AISF – Asso­cia­tion Inter­fé­dé­rale du Sport Fran­co­phone · AES – Asso­cia­tion des Eta­blis­se­ments Spor­tif · FEBRAP – Fédé­ra­tion bruxel­loise des Entre­prises de Tra­vail Adap­té · MdM – Méde­cins du Monde · CONCERTES, Concer­ta­tion des orga­ni­sa­tions repré­sen­ta­tives de l’économie sociale · FMM – Fédé­ra­tion des Mai­sons Médi­cales · Comme chez nous, accueil et accom­pa­gne­ment des per­sonnes sans abri · La Pla­te­forme Citoyenne de sou­tien aux Réfugiés

[1] Chiffres du Centre d’é­co­no­mie sociale de l’U­ni­ver­si­té de Liège http://www.ces.uliege.be/asbl-aisbl/ et Fon­da­tion Roi Bau­douin, Le poids éco­no­mique des ins­ti­tu­tions sans but lucra­tif en Bel­gique, 2020 (https://media.kbs-frb.be/fr/media/7697/20200512ND.pdf).

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