Le 8 mars 2023, nous appelons à une journée d’action contre le Cloud.

mar 28 Fév

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Ce jour-là, nous essaie­rons de nous abs­te­nir d’utiliser, de nour­rir ou d’entretenir le « Big Tech Cloud ». La grève appelle une hyper­ré­duc­tion des ser­vices numé­riques extrac­tifs, et une abon­dance d’organisation col­lec­tive. Nous nous joi­gnons au long tra­cé his­to­rique des grèves fémi­nistes inter­na­tio­nales, car nous com­pre­nons que cette lutte concerne le tra­vail, le soin, l’antiracisme, la vie queer et la tech­no-poli­tique trans*féministe.

Trop d’aspects de la vie dépendent du Cloud. Les modes expan­sion­nistes, extrac­ti­vistes et de finan­ce­ment de la Big Tech trans­forment tous les pro­ces­sus vivants et créa­tifs en pro­fit. Cela affecte pro­fon­dé­ment notre façon d’organiser et de prendre soin des res­sources. De nom­breuses ins­ti­tu­tions publiques telles que les hôpi­taux, les uni­ver­si­tés, les archives et les écoles ont opté pour la loca­tion de logi­ciels en tant que ser­vice [1] pour leurs opé­ra­tions de base. Les inté­rêts des grandes entre­prises tech­no­lo­giques condi­tionnent notre façon d’enseigner, de rendre acces­sible, d’apprendre, de savoir, d’organiser, de tra­vailler, d’aimer, de dor­mir, de com­mu­ni­quer, d’administrer, de soi­gner et de nous souvenir.

Sur­tout main­te­nant que notre dépen­dance à l’égard des Clouds de la Big Tech semble irré­duc­tible, il est temps de récu­pé­rer l’espace pour rené­go­cier ce qui pour­rait être pos­sible. Nous vou­lons ima­gi­ner dif­fé­rentes infra­struc­tures pour la vie col­lec­tive avec et sans com­pu­ta­tion. En appe­lant à la résis­tance au Cloud, nous vou­lons cen­trer les pra­tiques de serveur·e·s lent·e·s [2] trans*féministes, anti-racistes et anti-impé­ria­listes. Nous vou­lons un sto­ckage numé­rique local, des visio­con­fé­rences auto-héber­gées et un héber­ge­ment col­la­bo­ra­tif des serveur·e·s. Nous vou­lons des infras-anti­fa, des gra­phiques à faible consom­ma­tion d’énergie et des cir­cuits queer. Nous vou­lons un déve­lop­pe­ment acces­sible, une main­te­nance tech­no­lo­gique durable et des chaînes d’approvisionnement sau­vages. Nous vou­lons la fin du tra­vail condi­tion­né par la Big Tech, et fina­le­ment, la fin du tra­vail. Nous vou­lons un chan­ge­ment sys­té­mique, joyeux et techno-politique. 

Nous nous mobi­li­sons à par­tir de nom­breux endroits : pro­jets auto­gé­rés, centres com­mu­nau­taires, ins­ti­tu­tions publiques, orga­ni­sa­tions cultu­relles, entre­prises et autres constel­la­tions. Le 8 mars, nous inven­te­rons, pro­po­se­rons, tra­dui­rons et reflé­te­rons des modes locaux d’action contre le Cloud. L’idée est de faire la fête dans les ruines de la Big Tech tout en des­cen­dant et en s’éloignant du Cloud. Ce jour-là, nous ten­te­rons de mini­mi­ser notre uti­li­sa­tion des appli­ca­tions basées sur le Cloud, nous dis­cu­te­rons des impli­ca­tions du régime du Cloud, nous docu­men­te­rons l’épuisement des res­sources com­mu­nau­taires par les infra­struc­tures de la Big Tech, nous rap­pel­le­rons à nos orga­ni­sa­tions d’organiser les infra­struc­tures numé­riques dans notre inté­rêt, nous rêve­rons de méthodes alter­na­tives de sur­vie joyeuse et exu­bé­rante, et nous ima­gi­ne­rons des réseaux locaux pour des modes trans­na­tio­naux de com­mu­ni­ca­tion et de fonc­tion­ne­ment en soli­da­ri­té transversale.

Cette grève est orga­ni­sée par :

Anar­cha­ser­ver (Cala­fou), Bid­ston Obser­va­to­ry Artis­tic Research Centre (Liver­pool), Ren Loren Brit­ton (Ber­lin), Constant (Brus­sels), Cri­ti­cal Data Stu­dies Pro­gram (Aarhus Uni­ver­si­ty), Dept. of Auto­no­mous Desi­gn, KASK (Ghent), esc mkl (Graz), Han­gar (Bar­ce­lo­na), In-grid (Lon­don), The Ins­ti­tute for Tech­no­lo­gy in The Public Inter­est (Basel, Brus­sels, Lon­don), NEoN (Dun­dee), time of tribes (Edin­burgh), Varia (Rot­ter­dam), A Video Store After the End of the World (Copen­ha­gen), Sys­ter­ser­verservus.at (Linz), Hackers and Desi­gners (Amster­dam), la_​bekka – espa­cio hack­fe­mi­nis­ta (Cana­ry Island & Argen­ti­na), Red Auto­de­fen­sa Femi­nis­ta Online (Spain), Dones­Tech y Alia (Asso­cia­ció de Dones per la Recer­ca i Acció) (Spain), …

Pour adhé­rer à la grève, indi­vi­duel­le­ment, col­lec­ti­ve­ment ou ins­ti­tu­tion­nel­le­ment, veuillez vous enga­ger en vous ins­cri­vant à cette liste de dif­fu­sion : https://boucan.domainepublic.net/mailman3/postorius/lists/8m.lists.constantvzw.org/

Questions fréquemment posées

Qu’est-ce que le cloud ?

Le Cloud est un terme dési­gnant la puis­sance de com­pu­ta­tion gérée de manière cen­tra­li­sée, avec une pro­messe d’optimisation pour la flexi­bi­li­té ou l’agilité. Le cloud ras­semble d’énormes quan­ti­tés d’ordinateurs, puis pro­pose des mor­ceaux de com­pu­ta­tion de plus en plus petits en tant que ser­vice. Le Cloud auquel nous vou­lons résis­ter est géré par de grandes entre­prises tech­no­lo­giques telles qu’Amazon, Google et Micro­soft, qui louent de la puis­sance de trai­te­ment à d’autres entre­prises ou organisations.

Le “Big Tech Cloud” n’est pas seule­ment les ordi­na­teurs d’autres per­sonnes. Il conso­lide un para­digme logi­ciel qui compte sur un logi­ciel en tant que ser­vice mis à jour en per­ma­nence, avec une infra­struc­ture de com­pu­ta­tion évo­lu­tive et de nom­breux smart­phones, et l’économie poli­tique des entre­prises Big Tech cotées en bourse. Les pro­fits du Big Tech Cloud reposent sur l’extraction d’énergie, de miné­raux et de main‑d’œuvre racisée.

Que se passe-t-il avec le Cloud ?

Parce que les entre­prises du Cloud (Ama­zon, Alpha­bet, Meta, Micro­soft) sont déte­nues par des action­naires, elles doivent prou­ver leur crois­sance d’année en année. Cela signi­fie qu’elles doivent tou­jours deve­nir plus effi­caces et plus rapides, pour per­mettre à leurs action­naires d’en tirer pro­fit. Une fois que les pro­ces­sus numé­riques sont en place, ils doivent être éten­dus à de nou­veaux domaines en per­ma­nence, ce qui aug­mente le besoin de plus de com­pu­ta­tion, ou de plus de ser­vices de Cloud. Ce que l’on appelle sou­vent PLUS DE COMPUTATION ! [?]

Les ser­vices en Cloud sont conçus pour évo­luer. Cela signi­fie que nous atten­dons tou­jours plus d’eux, en termes de dis­po­ni­bi­li­té, de vitesse et de fia­bi­li­té. Au fur et à mesure que les infra­struc­tures tech­no­lo­giques se déve­loppent, elles sont de moins en moins des choses qui peuvent être prises en charge par nous-mêmes, en tant que com­mu­nau­té (par exemple, nous voyons des groupes qui essaient de faire fonc­tion­ner des serveur·e·s de mes­sa­ge­rie sans ser­vices en Cloud, et qui trouvent cela presque impos­sible en rai­son de la complexité/​de la vitesse etc. atten­due). Il n’est plus pos­sible de déve­lop­per, de mettre en œuvre ou même de choi­sir des tech­no­lo­gies et des modes de main­te­nance numériques.

Les par­ti­cu­liers, les ins­ti­tu­tions publiques et les col­lec­ti­vi­tés dépendent de ces ser­vices pour leurs opé­ra­tions de base. Alors que les dépar­te­ments infor­ma­tiques ferment les uns après les autres, nos com­pé­tences, nos dési­rs et nos moyens sont des res­sources à extraire, tan­dis que la logique agile de la Big Tech trans­forme les soins de san­té, l’éducation, l’activisme – et même les ren­contres. Les pra­tiques inven­tives, fon­dées et peu conformes s’épuisent ou deviennent inima­gi­nables. C’est un cercle vicieux : plus nous ne pou­vons pas prendre soin des outils que nous uti­li­sons quo­ti­dien­ne­ment, plus nous dépen­dons des entre­prises pour appor­ter des réponses à des ques­tions même simples. Et les tech­no­lo­gies néces­saires à l’accessibilité et à l’organisation de la vie des per­sonnes en situa­tion de han­di­cap ne par­viennent pas tou­jours à répondre aux besoins de cel­leux qui ne peuvent que par­ti­ci­per à leur fonctionnement.

Ce faux para­digme de l’efficacité nous rend inutiles et détruit notre rési­lience. En tant qu’“utilisateurice”, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, notre désir d’être effi­cace est géré et nous n’avons pas besoin de réflé­chir. Réduire les sujets et les com­mu­nau­tés à des “uti­li­sa­teu­rices” ou des “groupes d’utilisateurices” nous détourne de condi­tions plus épaisses et plus complexes.

Les gou­ver­ne­ments comptent de plus en plus sur le Cloud et col­la­borent sou­vent avec les “Big Tech” pour four­nir les infra­struc­tures maté­rielles essen­tielles telles que les réseaux d’électricité, l’approvisionnement en eau, les routes, les ter­rains, les câbles, etc. Le Big Tech Cloud épuise les infra­struc­tures publiques et les biens publics, mais évite de payer des impôts.

D’énormes quan­ti­tés d’énergie et de maté­riaux sont néces­saires pour faire fonc­tion­ner les fermes de ser­veurs : les pro­duits chi­miques toxiques pour net­toyer l’eau de refroi­dis­se­ment, les miné­raux pour les puces et les com­po­sants et les métaux pour les racks de serveur·e·s sont pro­duits dans des condi­tions d’exploitation du tra­vail. D’énormes quan­ti­tés d’énergie, four­nies par des com­bus­tibles fos­siles ou des éner­gies renou­ve­lables extrac­tives à grande échelle, per­mettent de les faire fonc­tion­ner. Cette extrac­tion suit les lignes colo­niales et dépend d’une main‑d’œuvre racisée.

Le Cloud ne contribue-t-il pas à l’objectif “Net Zero” ?

Même si la com­pu­ta­tion est gour­mande en res­sources, le Cloud pro­met de le faire avec un impact envi­ron­ne­men­tal moindre. La pro­messe du “Net Zero” est deve­nue un argu­ment sédui­sant pour les orga­ni­sa­tions qui sou­haitent pas­ser au Cloud, sur­tout depuis que les orga­nismes de finan­ce­ment leur demandent de prou­ver com­ment elles réduisent les émis­sions de car­bone. Mais la pos­si­bi­li­té d’un effon­dre­ment du cli­mat, et les sen­ti­ments de tris­tesse et de déses­poir qui pour­raient être néces­saires pour trans­for­mer nos actions, sont effa­cés par ces solu­tions pure­ment admi­nis­tra­tives. Les grandes tech­no­lo­gies pro­posent que la seule façon de répondre aux besoins mon­diaux soit la crois­sance, au lieu de construire une soli­da­ri­té transnationale.

Nous vou­lons que les ins­ti­tu­tions publiques soient res­pon­sables et qu’elles se trans­forment acti­ve­ment. Et nous avons éga­le­ment besoin de struc­tures de soli­da­ri­té res­pon­sables pour se sou­te­nir mutuel­le­ment afin de réa­li­ser de petits chan­ge­ments locaux offrant de réelles pos­si­bi­li­tés de trans­for­ma­tion à l’échelle mon­diale. S’en remettre aux grandes tech­no­lo­gies pri­va­ti­sées pour trou­ver des solu­tions aux émis­sions de car­bone ne fonc­tion­ne­ra pas.

Pourquoi tant d’organisations (culturelles) sont-elles impliquées dans cette grève ?

La plu­part des orga­ni­sa­teu­rices ini­tial­laux sont des orga­ni­sa­tions enga­gées depuis long­temps dans la poli­tique cultu­relle tech­nos­cien­ti­fique trans*féministe quo­ti­dienne. IElles ont par­ta­gé leurs pré­oc­cu­pa­tions concer­nant la prise de contrôle des pra­tiques cultu­relles par les Big Tech dans le cadre de diverses conver­sa­tions, col­la­bo­ra­tions et réseaux entrelacés.

Mais la grève ne repose pas uni­que­ment sur les ins­ti­tu­tions publiques. Les ins­ti­tu­tions publiques sou­tiennent éga­le­ment les États-nations ou les struc­tures plus larges de gou­ver­ne­ment des popu­la­tions. Cela signi­fie plu­tôt que nous sommes prêt·e·s à nous mobi­li­ser à la fois pour récla­mer une par­ti­ci­pa­tion à l’infrastructure qui nous entoure et pour reje­ter la façon dont les ins­ti­tu­tions contri­buent au régime moderne, colo­nial, com­mer­cial et patriarcal.

Pourquoi une grève de l’exhaustion numérique le 8 mars ?

Les infra­struc­tures de soins et de main­te­nance sont des ques­tions sou­le­vées par les grèves fémi­nistes his­to­riques, et ces ques­tions s’appliquent for­te­ment aux infra­struc­tures tech­no­lo­giques également.

Le fémi­nisme est et sera tou­jours anti­ca­pi­ta­liste par défaut. Toutes les objec­tions et les entorses à cette affir­ma­tion sont des défenses d’une concep­tion du monde qui se pro­duit expli­ci­te­ment contre et mal­gré des modes d’existence dis­si­dents, exclus et/​ou mino­ri­taires. C’est pour­quoi faire tom­ber le Cloud doit être un hori­zon fon­da­men­tal des luttes trans*féministes contemporaines.

Que signifie « trans*féministe » ?

Cette grève est appe­lée « trans*féministe » pour faire res­sor­tir cer­tains des aspects inter­sec­tion­nels et intra­sec­tion­nels néces­saires autour de l’étoile (*). Le terme épais­sit la com­plexi­té des fémi­nismes, en soli­da­ri­té avec les luttes sur le tra­vail, les soins, l’antiracisme, le vali­disme, l’âgisme, la vie queer et la tech­no-poli­tique. Dans les cultures non anglo-saxonnes, en par­ti­cu­lier dans les contextes his­pa­no­phones, le terme « trans*féministe » est uti­li­sé à la place du terme anglais “queer” qui reste sou­vent non tra­duit, et donc exclu­sif. Parce que nous orga­ni­sons la grève le 8 mars, une jour­née qui a une forte tra­di­tion binaire et essen­tia­liste, nous avons esti­mé qu’il était par­ti­cu­liè­re­ment impor­tant d’être expli­cite sur la trans­ver­sa­li­té géné­rale des luttes, ain­si que sur les luttes trans­genres en particulier.

Comment puis-je savoir si j’utilise le Cloud ?

La plu­part des choses faites en ligne aujourd’hui dépendent d’une manière ou d’une autre du Big Tech Cloud.

Les choses qui dépendent du traitement du Cloud :

  • Tout ce que vous faites avec votre Smart­phone, ou lorsque vous vous ins­cri­vez à un ser­vice en ligne (comme Zoom, Spo­ti­fy, Net­flix ou WhatsApp).
  • Tout accord que vous ou votre orga­ni­sa­tion conclut pour sto­cker vos fichiers et y accé­der à dis­tance (comme des pho­tos ou des docu­ments, par exemple : Wetrans­fer, Drop­box, Google Drive).
  • Les pro­ces­sus de la chaîne d’approvisionnement gérés numé­ri­que­ment (comme les com­mandes via Ama­zon, ou les livrai­sons via DHL).
  • Tout ce que vous essayez de faire en dehors du Cloud mais en com­mu­ni­ca­tion avec quelqu’un·e d’autre dont les ser­vices dépendent d’un ser­vice en Cloud (comme l’utilisation d’une adresse Gmail).

Des choses (numériques) qui ne dépendent pas du Big Tech Cloud :

  • Les infor­ma­tions sont sto­ckées et les pro­ces­sus sont exé­cu­tés sur des serveur·e·s internes, sur des ordi­na­teurs dis­tincts situés ailleurs ou sur des disques durs et des clés USB.
  • Les pro­to­coles de com­mu­ni­ca­tion, comme l’envoi et la récep­tion de mails, ne doivent pas néces­sai­re­ment dépendre du Cloud, mais pour­raient le faire (pen­sez à Gmail).
  • L’accès à un fichier sur un ser­veur local avec un navigateur.

Next­cloud (sic !) et Big Blue But­ton sont des logi­ciels libres qui per­mettent aux gens d’héberger leurs propres ins­tances, ils ne font donc pas par­tie du Big Tech Cloud. Mais même si ces outils font par­tie d’économies poli­tiques et d’écosystèmes très dif­fé­rents, ils pour­suivent le para­digme du soft­ware-as-a-ser­vice, et sont par­fois (pas tou­jours) héber­gés sur Ama­zon ou Google Cloud.

* [Réseaux de soli­da­ri­té numé­rique](https://vvvvvvaria.org/etherpump/p/digital-solidarity-networks.raw.html)
* [Une liste de sou­haits pour les serveur·e·s trans*féministes](https://www.bakonline.org/prospections/a‑wishlist-for-transfeminist-servers/)
* [Vers une tech­no­lo­gie mineure](https://cc.vvvvvvaria.org/wiki/Toward_a_Minor_Tech:Niederberger)
* [Un cata­logue de for­mats pour l’inconfort numé­rique](https://titipi.org/projects/discomfort/CatalogOFFDigitalDiscomfort.pdf)
* [Cahier d’exercices sur les inter­ac­tions entre les infra­struc­tures](https://titipi.org/wiki/index.php/Infrastructural_Interactions_Workbook) + [ver­sion texte brut](https://titipi.org/wiki/index.php/Unfolding:Infrastructural_Interactions)
* Infrables](https://titipi.org/pub/Infrables.pdf) + [ver­sion texte](https://titipi.org/wiki/index.php/Infrable-collection)
* [Plan d’action contre les nuages](https://titipi.org/pub/Counter_Cloud_Action_Plan.pdf) + [ver­sion texte](https://titipi.org/wiki/index.php/Counter_Cloud_Action_Plan)
* [Lec­tures sur l’infrastructure fémi­niste](https://alexandria.anarchaserver.org/index.php/Feminist_Infrastructure)
* …

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